La rue, le foyer de nuit à Nice Cela m a enseigné la tolérance. J y ai rencontré des gens sympas, stressés, propres, sales ; mais on était tous dans le même bateau, ensemble. Et puis, j ai été émerveillée par l altruisme des personnes qui vous aident, comme chez Adoma. Avant, j étais aux États-Unis. Et ça, c était mon objectif depuis toujours. Vivre mon rêve, être seule à l autre bout du monde, m a rendue libre pour toute une vie. J ai eu de belles expériences, comme travailler dans un cabinet d avocats ou à la Paramount. C est dans les derniers temps aux États-Unis qu ont commencé mes problèmes. Je suis Africaine. Et je ne connais pas beaucoup d Africains qui ne pratiquent pas la magie noire : les fétiches, les sacrifices Cela m a fait couper les ponts avec la famille. Et c est ce qui m a conduit à Adoma. Portrait de Marie, dit la lectrice. Photographies Benjamin Barda

« Mohamed, c est le sage ! » : c est ce que dit Dominique, mon voisin ! J ai rempli ma tâche de père : subvenir aux besoins de la famille. J ai 8 enfants, ça en faisait des bouches à nourrir ! Maintenant que je suis à la retraite, j ai la chance de pouvoir être au Maroc, la majorité du temps, pour retrouver ma femme. En France, je vis à la résidence Adoma, à Beausoleil. Comme je suis rarement là, je partage une chambre avec d autres personnes,souvent au bled, comme moi : on occupe la chambre à tour de rôle. Je me lie facilement aux autres, ils m aiment bien. J aime écouter, parler. Ils disent que je suis doux un peu comme un patriarche. Après tout, j ai l âge ! Portrait de Mohamed, le sage. Photographies Benjamin Barda