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Parcours ... Une famille originaire du Kirghizistan parfaitement intégrée

La Clé n°3 - avril/mai/juin 2012

C’est sur les hauteurs de Metz qu’Altynai vit avec sa famille, depuis 2010. Aujourd’hui en appartement, elle et sa famille ont connu auparavant le long parcours des demandeurs d’asile, au sein du Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) Adoma de Forbach (57).
Altynai et sa famille sont originaires du Kirghizistan. Avant leur demande d’asile, ils vivaient du commerce, un petit magasin et un café quimarchaient bien. Une personne influente a souhaité devenir partenaire de cette affaire, sans investir financièrement.

Malgré la présentation des papiers en règle, le mari d’Altynai est arrêté. Un ami lui conseille de porter plainte, l’affaire est jugée et son mari est relâché mais « il a fallu payer. Là-bas, rien ne se fait sans argent.» Son mari quitte le pays pour que les choses se calment. Après un séjour en Russie, il arrive en Irlande où il trouve un travail et demande l’asile politique. Altynai reste seule au pays avec ses trois enfants. Harcelée et obligée de travailler tard le soir, elle souffre d’insécurité, et décide de vendre la maison et de rejoindre son époux. « Pour 10 000 dollars, un bureau touristique a accepté de faire tous les papiers et d’organiser mon voyage.

Je suis partie du Kirghizistan avec les enfants en bus en mars 2002 et je suis arrivée en France cinq mois après. Mon voyage a pris fin à l’aéroport Charles-de-Gaulle car mon visa n’était pas valide pour l’Irlande.» Elle se rend ensuite au Luxembourg et est renvoyée en France, à Metz.

« Voilà, je suis à la maison » Installée à l’hôtel, elle se souvient que son premier sentiment a été : « Voilà, je suis à la maison ». « Même si c’était un long voyage, j’ai cru en ma bonne étoile, je savais que c’était mon destin. » L’arrivée au Cada Adoma de Forbach a été un moment fort. « Là-bas, j’étais comme dans une famille. Les équipes étaient accueillantes et quelqu’un a enfin pris le temps de tout m’expliquer ! Je n’avais plus peur. » Son mari la rejoint.

Durant deux ans, au Cada, Altynai apprend la patience et le français. Grâce aux équipes, elle apprend aussi à être autonome dans un pays qu’elle ne connaît pas. En novembre 2004, toute la famille obtient le statut de réfugié. Il faut donc se préparer à quitter le Cada. Le travail partenarial mené par les équipes d’Adoma permet de trouver une solution de relogement.

Ainsi, le bailleur Moselis accueille la famille dès sa sortie. Cette collaboration, qui dure depuis plusieurs années, repose sur des échanges forts entre les deux entreprises et sur l’accompagnement et l’intervention des équipes du Cada auprès des personnes relogées, plusieurs semaines après leur sortie, en cas de besoin. Cinq ans plus tard ils déménagent pour Metz pour permettre à leur aîné de poursuivre son bac pro cuisine. « Il a fallu tout recommencer à zéro, mais vu la réussite des enfants, on ne regrette rien.

Ils prouvent tous les jours que nous avons notre place ici ! » Altynai a aujourd’hui des projets plein la tête : trouver des cours de perfectionnement de français, reprendre son poste d’assistante de vie à domicile qu’elle a quitté à la naissance de son quatrième enfant, et puis une nouvelle formation pour devenir, un jour, aide soignante.
publié le lundi 2 Avril 2012, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019

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