Des réalisations architecturales tournées vers l’avenir
Horizon n°66 janvier-février-mars 2011
Alors qu’Adoma poursuit la réhabilitation complète de son parc immobilier,
l’entreprise s’attache depuis plusieurs années à la qualité architecturale des projets de reconstruction et de réhabilitation, afin de créer des résidences modernes, agréables à vivre et de plus en plus écologiques.
Alors qu’Adoma poursuit la réhabilitation complète de son parc immobilier,
l’entreprise s’attache depuis plusieurs années à la qualité architecturale des projets de reconstruction et de réhabilitation, afin de créer des résidences modernes, agréables à vivre et de plus en plus écologiques.
Avec des records d’investissement (140 millions d’euros par an en moyenne de 2007 à 2009), l’entreprise a accéléré la rénovation de son parc afin de remplacer les foyers de travailleurs migrants par des résidences sociales s’inscrivant harmonieusement dans leur cadre urbain et proposant des architectures modernes, qui placent les réalisations de l’entreprise parmi les plus actuelles et démontrent, s’il en était besoin, l’intérêt des architectes pour le logement social.
Les concours d’architecture
À huit reprises, Adoma a organisé, ces dernières années,
des concours d’architecture dans le cadre d’opérations de démolition-reconstruction
ou de construction neuve. Ces concours permettent d’associer les partenaires
extérieurs, personnalités institutionnelles, représentants de l’État et des
collectivités territoriales et architectes étant invités à siéger au sein des
jurys d’attribution des projets, aux côtés d’Adoma. Compte tenu de la volonté
d’Adoma d’inscrire ses opérations au coeur d’un véritable partenariat avec les
acteurs institutionnels, cette association permet une mobilisation accrue sur
le portage de projet et offre la garantie d’un produit en adéquation avec les
attentes de chacun. Ainsi, les problématiques particulières, comme celles de l’intégration
d’une résidence en centre-ville, dans une zone urbaine ou une entrée de ville,
sont prises en compte par l’ensemble des partenaires du projet, dès sa
conception. Outre l’atout de rassembler les partenaires, les concours
permettent de choisir parmi trois à cinq projets proposés par des cabinets, qui
gardent l’anonymat, celui qui est le plus adapté. Ce partenariat justifie le
surcoût et l’allongement des délais (souvent trois à quatre mois) générés par
un concours. L’expérience a démontré que la qualité architecturale d’un projet
n’est pas démentie par le temps, pour exemple la résidence « Poyenne » à
Bordeaux, réalisée en 1990 pour proposer une nouvelle offre de 102 logements
neufs, venant compenser la perte de capacité liée au décloisonnement des
chambres d’un foyer de la ville. Son architecture originale, conviviale,
utilisant le matériau bois avait obtenu un Premier Prix du Moniteur, elle n’a
pas pris une ride…
Des choix architecturaux
Toutes les résidences
Adoma, actuellement en chantier, répondent aux exigences de la norme HQE (Haute
Qualité environnementale). Ainsi, la future résidence de Bobigny, en
Seine-Saint-Denis (93), dont la première tranche de logements vient d’être
livrée, répondra à cette norme. Projet emblématique, la résidence concentrera
sur un même site un Établissement d’hébergement pour personnes âgées
dépendantes (EHPAD) de 85 lits, géré par SOS Habitat et soin, et une résidence
sociale de 244 logements, en lieu et place de l’ancien foyer « Hector Berlioz »
construit en 1959, qui totalisait 432 chambres de petite surface. Tous les matériaux
sélectionnés présentent des qualités visuelles et tactiles. Les toitures
végétalisées et l’isolation installée à l’extérieur garantissent une faible
consommation d’énergie et un bon confort thermique. Les façades des deux
constructions jumelles, de 10 étages, seront revêtues de briques et de panneaux
de béton fibré. Les deux bâtiments seront reliés, au rez-de-chaussée, par un
passage vitré avec persiennes. Ils comporteront de nombreux balcons et les
volets, des persiennes en aluminium laqué, moduleront la lumière. La
proposition architecturale de Paul Chemetov (cf. 3 questions à), qui a remporté
le concours, combine une répartition spatiale fluide, une luminosité constante
des espaces (les couloirs bénéficient d’un éclairage naturel), une foison de
végétaux et une forte identité. Elle réussit le pari d’associer dans cet
ensemble immobilier, fonctionnalité et convivialité.
De plus en plus de logements certifiés
Les projets en conception
vont encore plus loin dans les performances énergétiques, pour se caler sur les
labels Effinergie Bâtiment basse consommation (BBC) et répondre aux différentes
certifications, notamment Cerqual Habitat & Environnement (H&E).
Exemple avec le projet de la future résidence située rue du Faubourg-du-Temple,
dans le 10e arrondissement de Paris, dont le chantier a démarré en
octobre dernier. Il comprend la construction d’une pension de famille (22 logements) et d’une résidence sociale (35
logements). C’est le cabinet SOA architectes qui a remporté le concours. Les deux
résidences visent la double certification Qualitel et Cerqual H&E, profil A
(tous les thèmes retenus), assortie du label Effinergie BBC. Au-delà des
critères techniques Qualitel et Cerqual H&E, qui seront intégralement pris
en compte (éclairage, ascenseurs, durabilité de l’enveloppe, matériaux, distribution
et qualité de l’eau, acoustique intérieure et extérieure, ventilation, local de
tri sélectif, etc.), le projet propose un parti pris bioclimatique et
énergétique. Cela signifie qu’un travail d’optimisation de l’implantation a été
accompli pour pallier au mieux les contraintes du site et profiter de ses
atouts. Globalement, le projet se positionne dans la fourchette basse de la classe
énergétique B (51-90 kWh), avec une consommation d’énergie primaire d’environ 63,5
kWh/m²/an.
Rénover pour proposer des logements confortables et actuels
La résidence sociale de la rue du Faubourg du Temple est conçue comme trois petites unités et mêlera harmonieusement acier et bois sur ses façades.
© D.R.
3 questions à Paul Chemetov, architecte.
Figure historique de l’architecture française, Paul Chemetov a remporté le concours lancé par Adoma pour la reconstruction d’un des premiers foyers construits à Bobigny.
Horizon : Construire du logement très social implique de fortes contraintes économiques.
Cela suppose-t-il également une conception particulière de l’habitat ?
Paul Chemetov : Construire du logement social ne veut pas dire être quelconque, même s’il faut faire attention à ne pas être cher. Sur ces dix dernières années, la hausse des coûts des bâtiments a été de 30 % et celle des prix des terrains de 600 % ! Cette situation ne peut pas durer. D’autre part, quel est l’objectif d’un logement ? Avant tout, être confortable et ne pas suivre les effets de mode. Les logements proposés aujourd’hui par Adoma sont très confortables. Possédant une kitchenette et une salle d’eau en sus de la pièce principale, leur construction revient cher. La surface d’un studio Adoma est déjà de 18 à 23 m² pour une seule personne. Imaginez s’il fallait appliquer proportionnellement cette surface à un trois pièces ! Vous voyez donc le niveau de confort élevé de ces studios, sans compter les services que la résidence sociale offrira.
H. : Vous avez souvent dit « avoir fait du jeune avec du vieux ». Cette fois, cela semble difficile. Quelle empreinte de l’ancien foyer restera dans ce quartier de Bobigny ?
P. C. : Avec ces deux réalisations, on passera à un autre temps. Il est vrai que, malheureusement, rien de l’ancienne structure ne restera. Au départ excentré, ce foyer est devenu au fil du temps le centre d’un quartier extrêmement animé, avec tous les services à proximité : préfecture, mairie, centre commercial. Le tribunal se construit à côté, le tramway passe au pied, le métro est tout près – sans compter son parc qui donne sur le canal de l’Ourcq. Cet endroit est devenu très chic ! On serait à Paris que l’on n’aurait pas mieux. Seule résurgence du passé, quelques logements proposeront des cuisines à partager par des groupes de colocataires : anciens résidents âgés du foyer ou jeunes gens qui redonneront vie à cette tendance.
H. : L’insertion par le logement, qu’en pensez vous ?
P. C. : On a parlé de ghettos à propos du logement social et, à partir des années 1980, on a décrété que les tours étaient « bonnes à raser ». C’est la mixité des fonctions et des services, et non celle des seuls logements, qui élimine la ghettoïsation. La condition sine qua non est que les classes populaires aient accès à tous les services à portée de main (sécurité sociale, logements sociaux, CNAV, dispositifs de droit commun, commerces…). C’est le cas de la résidence « Hector Berlioz », située en plein coeur du quartier.
Figure historique de l’architecture française, Paul Chemetov a remporté le concours lancé par Adoma pour la reconstruction d’un des premiers foyers construits à Bobigny.
Horizon : Construire du logement très social implique de fortes contraintes économiques.
Cela suppose-t-il également une conception particulière de l’habitat ?
Paul Chemetov : Construire du logement social ne veut pas dire être quelconque, même s’il faut faire attention à ne pas être cher. Sur ces dix dernières années, la hausse des coûts des bâtiments a été de 30 % et celle des prix des terrains de 600 % ! Cette situation ne peut pas durer. D’autre part, quel est l’objectif d’un logement ? Avant tout, être confortable et ne pas suivre les effets de mode. Les logements proposés aujourd’hui par Adoma sont très confortables. Possédant une kitchenette et une salle d’eau en sus de la pièce principale, leur construction revient cher. La surface d’un studio Adoma est déjà de 18 à 23 m² pour une seule personne. Imaginez s’il fallait appliquer proportionnellement cette surface à un trois pièces ! Vous voyez donc le niveau de confort élevé de ces studios, sans compter les services que la résidence sociale offrira.
H. : Vous avez souvent dit « avoir fait du jeune avec du vieux ». Cette fois, cela semble difficile. Quelle empreinte de l’ancien foyer restera dans ce quartier de Bobigny ?
P. C. : Avec ces deux réalisations, on passera à un autre temps. Il est vrai que, malheureusement, rien de l’ancienne structure ne restera. Au départ excentré, ce foyer est devenu au fil du temps le centre d’un quartier extrêmement animé, avec tous les services à proximité : préfecture, mairie, centre commercial. Le tribunal se construit à côté, le tramway passe au pied, le métro est tout près – sans compter son parc qui donne sur le canal de l’Ourcq. Cet endroit est devenu très chic ! On serait à Paris que l’on n’aurait pas mieux. Seule résurgence du passé, quelques logements proposeront des cuisines à partager par des groupes de colocataires : anciens résidents âgés du foyer ou jeunes gens qui redonneront vie à cette tendance.
H. : L’insertion par le logement, qu’en pensez vous ?
P. C. : On a parlé de ghettos à propos du logement social et, à partir des années 1980, on a décrété que les tours étaient « bonnes à raser ». C’est la mixité des fonctions et des services, et non celle des seuls logements, qui élimine la ghettoïsation. La condition sine qua non est que les classes populaires aient accès à tous les services à portée de main (sécurité sociale, logements sociaux, CNAV, dispositifs de droit commun, commerces…). C’est le cas de la résidence « Hector Berlioz », située en plein coeur du quartier.
Paul Chemetov, architecte de renom
Paul Chemetov est né à Paris en 1928. Il termine ses études d’architecture à l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1959 et participe à la fondation de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA). Membre du comité directeur du Plan Construction, puis vice-président de 1982 à 1987. Son travail d’architecte et ses réflexions urbaines sont principalement axés sur le logement et les équipements publics. Il reçoit en 1980 le Grand Prix national d’architecture. Il réalise à Paris avec Borja Huidobro le ministère des Finances et la rénovation de la Grande Galerie du Muséum national d’histoire naturelle dans le cadre des grands travaux présidentiels. Il a aussi conçu l’ambassade de France à New Delhi, le palais de justice de Fort-de-France et la bibliothèque de Montpellier.
Une représentation du futur site de Bobigny, comprenant une résidence sociale et un EHPAD.
© D.R.
12 constructions récentes ont déjà obtenu ou devraient obtenir prochainement la Certification Cerqual Habitat & Environnement, certaines avec le label Bâtiment basse consommation (BBC).
1 215 logements ont été mis en service en 2009 (à 89 % des studios).
1 215 logements ont été mis en service en 2009 (à 89 % des studios).
publié le mercredi 6 Avril 2011, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019