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Les centres de stabilisation en villages, une nouvelle solution d’insertion

Horizon n°63 avril-mai-juin 2010

Après le « Village de l’Espoir », à Ivry-sur-Seine (94), et le « Hameau de l’Espoir », à Serris (77), Adoma ouvrira en 2010 trois nouveaux villages dédiés à l’hébergement, la stabilisation et la réinsertion de personnes sans-abri, à Chennevières-sur-Marne (94), Caen (14) et Strasbourg (67).

Les centres de stabilisation en villages, une nouvelle solution d’insertion

Le « Hameau de l’espoir », à Serris (77), propose 40 places de stabilisation dans 17 chalets équipés, offrant un niveau de confort élevé.
Parmi les activités d’urgence développées dans le cadre du Plan d’actions renforcées en faveur des sans-abri (Parsa) mis en place depuis 2007, Adoma est le seul opérateur à proposer des centres de stabilisation sous la forme de villages, de chalets ou aujourd’hui de maisons.

Cet habitat présente de multiples avantages. Nettement plus individualisé, il offre davantage d’autonomie aux personnes accueillies et des délais de mise en service considérablement écourtés.

Adoma est ainsi en mesure d’apporter aux sollicitations de l’État une réponse rapide et efficace, allant de la maîtrise d’ouvrage à l’accompagnement social.

Des projets sociaux sur mesure

De nombreuses activités sont proposées dans les centres de stabilisation. C’est le cas à Serris où les résidents disposent d’un jardin potager.
Les structures accueillant pour une durée de plusieurs mois des personnes en rupture de logement ou d’hébergement et qui souhaitent s’inscrire dans une dynamique d’insertion sont encore en nombre insuffisant. Face à cette pénurie, les services de l’État peuvent solliciter Adoma pour des projets sur mesure menés en partenariat et en concertation avec les territoires accueillants, afin d’offrir une solution adaptée aux publics concernés.

C’est ainsi qu’a ouvert, en avril, un village d’hébergement de stabilisation sur la commune de Chennevières-sur-Marne. Il s’agit d’un centre de 55 places, principalement destinées à des personnes isolées mais aussi à des couples sans enfant ou à des familles. Les personnes accueillies bénéficieront d’un accompagnement social individuel, d’un soutien médico-psychologique et d’un suivi du parcours professionnel menés par une équipe pluridisciplinaire réunissant intervenants sociaux, animateurs et agents d’accueil.

Un comité de pilotage et d’information, composé des partenaires du projet, valide les dossiers de candidature des personnes accueillies. En fonction du projet individuel de chacun, un contrat d’hébergement d’un mois renouvelable est proposé. Un dispositif comparable, le « Village de la Cotonnière », a également vu le jour à Caen, il offre 50 places, 22 d’hébergement d’urgence et 28 de stabilisation. Point commun aux deux villages, ils comportent deux types de logements : des maisons individuelles et des chambres au sein de bâtiments collectifs traditionnels.

« Coupler dans un même projet des logements en maisons et en structure collective permet de proposer la solution d’hébergement la mieux adaptée à chaque personne et offre la possibilité d’un parcours résidentiel au sein de la structure, qui favorise une intégration progressive », explique Guy Bouvier, conseiller technique du président d’Adoma. L’objectif des places en maisons, qui proposent souvent deux chambres individuelles, est de créer les conditions proches d’un village, favorisant à la fois des liens sociaux forts et l’autonomie de chacune des personnes hébergées, tandis que les chambres au sein du bâtiment collectif peuvent convenir à des personnes moins autonomes. D’une manière globale, la conception des projets met l’accent sur la dimension humaine des structures.

Ainsi, à Chennevières-sur-Marne, le village a été conçu pour accueillir des familles. Il comprend donc un espace de jeux pour les enfants et une maison réservée à leurs activités et à l’accueil d’un enfant dans le cadre du droit de visite. Le centre de stabilisation s’avère ainsi être le lieu où les personnes en difficulté restaurent des liens familiaux et sociaux, « un habitat innovant adapté à des publics fragilisés par de longues périodes d’errance, pour lesquels une structure traditionnelle serait moins adaptée », précise Nathalie Chomette, directrice Études et développement d’Adoma.

Une maîtrise d’ouvrage qualitative

Le « Village de la Cotonnière » a ouvert ses portes en mars dernier, il propose 50 places pour des personnes sans-abri.
Alors que les frais de fonctionnement des centres de stabilisation ont vocation à être pris en charge par l’État, la maîtrise d’ouvrage est principalement financée sur des fonds propres Adoma, comme à Chennevières-sur-Marne pour un budget de 3,75 millions d’euros HT.

Le budget alloué à l’entreprise dans le cadre du plan de relance a permis de financer l’opération de Caen à hauteur de 3 millions d’euros. Lorsque le terrain appartient à l’État, « Adoma veille à ce que la mise à disposition du terrain soit assez pérenne pour permettre à l’entreprise d’amortir l’investissement de départ », explique Nathalie Chomette.

Avec des maisons correspondant aux normes d’habitation traditionnelle, l’entreprise a souhaité créer une offre d’hébergement réversible, transformable en logements traditionnels en fonction de l’évolution des besoins sociaux.

Ainsi, tout en apportant une réponse rapide à un besoin précis, ces villages d’insertion peuvent s’inscrire, selon les projets des partenaires, dans une démarche pérenne grâce à la qualité de leur réalisation.

Des chantiers et des logements performants

Le village de Chennevières-sur-Marne est composé de véritables maisons, puisqu’elles répondent aux normes des logements d’habitation traditionnelle, c’est donc un produit pérenne.
Grâce à un procédé constructif de panneaux de préfabriqués à ossature bois, construits en usine, seul l’assemblage se fait sur site. Les délais de chantiers, compris entre trois mois et demi et quatre mois et demi à partir de la viabilisation du terrain, sont donc très raccourcis.

Cette construction en « filière sèche », qui ne réserve plus au chantier que les finitions intérieures des panneaux, permet de limiter les aléas de chantier. Par ailleurs, l’utilisation du bois optimise l’isolation et permet aux logements d’obtenir de hautes performances énergétiques, soit une consommation d’énergie inférieure de 30 % à la réglementation en vigueur.

3 nouveaux centres de stabilisation en villages seront réalisés en 2010 par Adoma.

Les services de l’État peuvent solliciter Adoma pour des projets sur mesure menés en partenariat.

3 Questions à Olivier du Cray, sous-préfet de Nogent-sur-Marne

Olivier du Cray
Horizon : Comment est né le projet du village de Chennevières-sur-Marne ?

Olivier du Cray : Au départ, il y a la volonté de l’État de développer l’offre d’hébergement d’urgence et de stabilisation, qui s’est notamment traduite par une instruction du Premier ministre aux préfets de mobiliser le patrimoine foncier de l’État ainsi que par l’inscription d’Adoma dans le plan de relance, avec un accent particulier sur ce type d’offre. Les diagnostics permanents réalisés sur le département du Val-de-Marne révèlent un besoin réel
de places d’hébergement ; aussi nous saisissons toutes les opportunités pour enrichir l’offre, par des structures provisoires ou pérennes. Le projet est donc né de la rencontre d’une volonté partagée, celle du gouvernement et celle de l’opérateur de l’État qu’est Adoma. À partir de là, trois sites ont été envisagés et évalués, pour aboutir au choix de Chennevièressur- Marne, sur un terrain de 1,8 hectare derrière le fort de Champigny, propriété de l’État.

H. : Quelle est la valeur ajoutée d’Adoma sur une telle opération ?

O. du C. : Elle est plurielle et agit à différents niveaux. Sur le plan opérationnel, Adoma met en oeuvre une démarche intégrée. Sa palette de compétences lui permet de porter intégralement un projet, du résidentiel à la gestion sociale, c’est-à-dire de la construction jusqu’à l’accueil des familles. En amont, Adoma a soutenu le projet face à des riverains inquiets de voir s’implanter un village accueillant des personnes sans-abri, souvent stigmatisées. C’est pourquoi l’État est resté très à l’écoute à chaque étape, ce qui s’est traduit par la mise en place d’un comité de liaison tenant régulièrement informés les acteurs locaux et par une volonté forte de ne pas imposer aux territoires d’accueil, et a fortiori à la commune d’implantation, des projets qui ne tiendraient pas compte des réactions qu’ils suscitent. C’est pourquoi, afin d’inscrire le village dans un environnement favorable, l’État et Adoma ont décidé de supprimer 30 places prévues pour de l’hébergement d’urgence en ne gardant que les 55 places dédiées à la stabilisation.

H. : En quoi peut-on parler de démarche partenariale ?

O. du C. : Adoma et l’État ont travaillé de concert pour que le projet réponde aux besoins des publics concernés tout en trouvant sa place dans l’environnement local, en toute confiance, en toute transparence et dans un rapport de proximité avec les acteurs locaux du territoire. La réussite du dispositif est de toute façon liée à la qualité de ces relations et à celle des partenariats qui seront noués par Adoma, puisque les personnes hébergées intègrent un parcours résidentiel qui doit fonctionner, ce qui suppose une bonne liaison avec les bailleurs sociaux et le Conseil général.

Adoma, un partenaire tout au long des projets

"Adoma offre un service de démarche intégrée, du résidentiel à la gestion sociale"
publié le mercredi 6 Avril 2011, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019

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