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L'entretien...Mikaël Legros

Horizon n°65 Octobre-novembre-décembre 2010

Mikaël Legros, directeur d’études du cabinet d’études sociologiques Senzo. « Une réhabilitation énergétique n’a que peu d’avenir si elle n’est pas acceptée par ceux qui sont directement concernés ».
Les résidences les plus anciennes donc les plus énergivores sont concernées par ADORER, comme ici la résidence « Les Salins », à Berre-l’Étang (13)
Adoma a débuté en 2009 un projet partenarial d’étude pour la réhabilitation énergétique de son patrimoine : ADORER (ADOma Réhabilitation Énergétique des Résidences).

Bénéficiant d’un soutien financier de la Fondation Bâtiment Énergie, le groupe projet, dont Adoma est mandataire, repose sur la complémentarité de ses participants, parmi lesquels le cabinet d’études sociologiques Senzo.
Horizon : Vous participez au projet ADORER. Pourquoi un cabinet d’études sociologiques participe-t-il à un tel projet ?

Mikaël Legros : Nous sommes partis du constat suivant, une réhabilitation énergétique n’a que peu d’avenir si elle n’est pas acceptée par ceux qui sont directement concernés. C’est pourquoi nous intervenons sur le terrain pour nous entretenir directement avec les personnes qui seront touchées par ce changement. Il s’agit de savoir si les solutions que le bailleur souhaite mettre en place sont acceptables ou non. Nous menons des entretiens avec les résidents, observons les comportements et les analysons pour les comprendre. Le volet sociologique est loin d’être une cerise sur le gâteau lorsque l’on connaît les enjeux de ce genre de projet, tant au niveau économique qu’au niveau de la satisfaction des clients.

H. : Vous avez étudié dix sites représentatifs du patrimoine d’Adoma en rencontrant les salariés qui y travaillent et un échantillon de 30 clients. Comment avez-vous mené ces entretiens ? Quel en est leur but et comment cela viendra-t-il alimenter la suite des travaux de recherche ?

M. L. : Notre approche méthodologique se développe en deux temps afin d’avoir une bonne vision d’ensemble. Après avoir interrogé les salariés d’Adoma – directeurs d’agence, responsables d’entretien et de maintenance, responsables de résidence, ouvriers de maintenance… – nous rencontrons les résidents. Grâce à ces nombreux points de vue et aux profils très variés des personnes interrogées, nous pouvons comprendre les attentes et les freins des publics.

Nous évaluons la réceptivité au changement des résidents, leur demandons comment ils ont vécu les dernières évolutions dans leur logement ou dans les espaces collectifs de la résidence, par exemple la mise en place d’ampoules basse consommation, pour comprendre leurs réactions. Ces échanges nous permettent de savoir comment apporter du changement en trouvant un mode de communication efficace pour faire accepter ces évolutions.

H. :
À ce stade, que pouvez-vous dire des modes de consommation énergétique des résidents ?

M. L. :
Pour le moment, nous n’avons pas encore finalisé l’analyse. Cependant, nous pouvons déjà noter que le public présent en résidence sociale est très diversifié, ce qui multiplie les pratiques de consommation d’énergie et rend difficile la mise en place d’actions communes. Nous avons relevé de nombreuses situations de fragilité psychologique et cela a une incidence sur l’utilisation des fluides.

Pour se rassurer, ces clients ont tendance, par exemple, à laisser les lumières allumées lorsqu’ils sont absents ou pendant la nuit, ou encore à se chauffer davantage. De plus, un certain nombre de résidents n’ont jamais habité un logement privé classique et n’ont donc pas réellement conscience du coût de leurs consommations.
La finalité du projet bisannuel ADORER est d’identifier les solutions de réhabilitation énergétique les plus appropriées par typologie de bâti pour profiler une stratégie globale à l’échelle du patrimoine.
publié le lundi 11 Juillet 2011, mis à jour le mardi 9 Juillet 2019

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